Dunkerque - France // il y a 3 ans
UNE PLONGÉE QUI VA RESTER DANS LES ANALES
Bon, ce sera certainement le billet plongée le plus long à écrire, c'est parti.
Samedi matin, nous nous mettons en route pour la Vénus, une des 3 épaves des 3 bouts. On doit attendre une dizaine de minutes car un gros porte-conteneurs doit entrer dans le port. Après cela, on peut enfin en sortir, à fond les gaz !
Une fois arrivée presque sur l'épave, avec Arthur on voit au loin une ligne orange au dessus d'une ligne noire, on se demande si ce n'est pas un radeau de survie ou bien des migrants, alors on se rapproche et on en parle à Alain G, le DP du jour. On s'en approche pour voir de quoi il s'agit. Avec les jumelles je parviens à observer un pneumatique à moteur avec 16 à 18 migrants dessus.
On vient en parallèle de leur bateau mais ils commencent à nous coller, on s'écarte pour éviter tout danger, on ne sait jamais. On tente de joindre le CROSS gris nez par la VHF mais ça ne passe pas, ils nous demandent de les joindre par téléphone mais ne comprennent pas qu'on a pas de réseau.
Au bout de 10 min à essayer avec différents téléphones, on arrive à les joindre et à leur donner les coordonnées. Puis encore 10 minutes après l'appel j'arrive à les joindre par VHF, et là les questions s'enchainent:
- ont ils l'air calme ?
- l'état du flotteur ?
- la couleur des gilets ?
- le nombre exact à bord ? nombre d'enfants ? nombre de femmes ?
- marque du moteur ?
- longeur du bateau ?
- vitesse ? cap ?
Puis ils finissent en nous demandant une photo. Le problème c'est qu'ils se trouvaient maintenant à 15 min de route, qu'on approchait du rail et que l'on avait pas de radeau de survie. Ils nous laissent donc le temps de faire la route et je leur transmets une photo par messenger. Bien sur les migrants à bord, nous font signe de partir et de les laisser.
Au bout d'une bonne heure, on est autorisé à aller faire notre plongée mais il est déjà 10h27 et la fin de plongée est à 10h30, et nous sommes à 20 min de l'épave (puis il faut mettre le grappin). Bon on compte clairement sur un retard d'étale qui pourrait nous permettre de plonger malgré tout.
Alain décide de ne pas mettre de grappin au bout du bout au cas où le courant venait à revenir et donc de lancer une gueuse. La 1ère palanquée descend et envoie le parachute pour nous signaler que tout est ok, on dépêche alors avec Mark de descendre tant qu'il n'y a pas de courant.
Une fois arrivée en bas, ma lampe ne fonctionne pas (bon ce n'est pas grave, on voit assez clair) mais surtout il n'y a pas d'épave au bout ! Mark y met sa touline et on cherche pendant de longues minutes avec le jus qui commence à revenir, jusqu'à trouver l'arrière de l'épave mais nous sommes déjà à 5 minutes de la no déco.
Et puis autre chose arrive, ce n'est pas la Vénus mais la Moussaillon lol.
On profite un peu de la plongée et au bout de 15 min, j'entends un bruit, je crois qu'on frappe à l'échelle, je dis à Mark d'écouter mais à 2 reprises le bruit s'arrête quand il sort l'oreille de la cagoule puis à la 3ème fois, il entend et en effet ça tape à l'échelle.
On remonte, avec 2 minutes de palier un peu stressant mais on pense pas qu'il y ai eu d'accident (du moins on espère) car personne sur l'épave.
Au final, on nous avait bel et bien rappelé mais parce que la 1ère palanquée n'a pas envoyé le parachute de palier mais le sien pour signaler leur remontée. Et comme le nouveau parachute club acheté est le grand classique de la marque SUBEA, nous avons confondu.
Tout se termine bien mais quelles péripéties ! On est tous épuisé et au final 4 à avoir plongé pour une bonne cause.
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