Penang - Malaisie // il y a 8 ans
Deux dernières semaines de notre séjour en Malaisie partagées entre George Town et Batu Ferringhi, sur l'île de Penang. Nous atteignons George Town après un voyage en train de sept heures et demie dans la campagne et la forêt malaisiennes et une petite traversée d’environ 15 minutes du détroit de Melaka. Le train passe dans de nombreuses palmeraies, les palmiers à huile étant une des principales industries de la Malaisie. Au départ, nous avons bien ri lors du contrôle des billets – un préposé prend les billets et lit le numéro à haute voix, un deuxième note les numéros sur un papier et un troisième surveille le tout. Nous nous sommes dit qu’il devait forcément y en avoir un en formation parmi les trois.
George Town est une ville plutôt vieille où, comme partout ailleurs en Malaisie, on retrouve un héritage anglais assez important. Elle est un peu vétuste, le vieux côtoyant le moins vieux et parfois même la décrépitude. Nous habitons un petit hôtel confortable tenu par un Suisse qui est en Asie depuis 45 ans, et que nous réussissons à faire parler français, même s’il est plus à l’aise en anglais! L’hôtel est situé dans la vieille partie de la ville et nous faisons plusieurs découvertes intéressantes au cours de nos promenades quotidiennes dans ses rues étroites, mais pas toujours hospitalières pour les piétons : fabricant de chaussures dont le dessus est une bande brodée de minuscules perles, joueur d’un instrument que nous ne connaissons absolument pas, mélange de guitare à cinq cordes et de boutons ressemblant à ceux d’un accordéon, fabricant d’enveloppes à rouleaux de printemps, genre de crêpes ultra minces dont la pâte est composée uniquement de farine de riz et d’eau, cuites sur un plaque très chaude (voir vidéo), marché de poisson, et évidemment de nombreux temples chinois et hindous. Je m'en voudrais aussi d'oublier les Clan Jetties, qui est la reproduction d'un village chinois sur pilotis. Chaque fois, nous nous émerveillons de nos découvertes. S'il y a beaucoup de temples à George Town, il y a aussi de nombreux petits autels ici et là, dont un juste derrière notre chambre. À ce sujet, un soir que je me réveille vers minuit, je sens une bonne odeur d'encens et je me demande bien d'où ça vient. Petit coup d'oeil à la fenêtre... je constate que quelqu'un vient d'allumer un gros plat d'encens dans le petit autel et qu'il y a une bonne flamme. Je retourne me coucher en paix en sachant que quelqu'un venait de faire ses dévotions et qu'en quelque sorte, cela me rejoindrait d'une manière ou d'une autre !
Nous visitons la maison Cheong Fatt Tze (http://en.wikipedia.org/wiki/Cheong_Fatt_Tze_Mansion) datant des années 1880, bâtie par M. Tze, un Chinois arrivé de la province de Guandong sans le sou à l’âge de 16 ans et qui a fait fortune en Malaisie. Il paraîtrait que tout a commencé quand il a épousé la fille du patron! C’est une belle histoire. Tout au long de sa vie, M. Tze s’est enrichi, mais il a aussi beaucoup donné à la société. Il était sur le point de devenir partenaire dans la création d’une banque cino-américaine lorsqu’il est décédé sur le bateau qui l’emmenait en Amérique pour conclure cette affaire. C’était en 1916. Ses fils n’ont pas voulu reprendre ses affaires. À la mort du dernier fils, tous ses biens ont été répartis et la maison abandonnée. Un de ses fils aurait même émigré au Canada. La maison été louée pendant plusieurs années, et à un certain moment, environ 35 familles y habitaient. Les propriétaires actuels l’ont entièrement rénovée et l’utilisent comme auberge, en plus de l’ouvrir au public pour des visites. Elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Une autre sortie nous a menés au centre des visiteurs de Royal Selangor, fabricant d’objets en étain. L’étain est une des ressources naturelles les plus abondantes de la Malaisie, et ce sont surtout les Chinois qui ont commencé à exploiter les mines vers les années 1820. Vers la fin des années 1800, la Malaisie était devenue le plus important producteur d’étain au monde. Royal Selangor a fabriqué des trophées pour des occasions importantes, notamment le Grand Prix de Singapour et celui de Shanghai. Après une visite explicative de l’histoire de l’étain en Malaisie et de Royal Selangor, et avoir vu de nombreux exemples des produits que l’on fabrique aujourd’hui, j’ai moi-même fabriqué un petit bol à partir d’une feuille d’étain. Le tout se fait à l’aide d’un maillet et d’un moule en bois, et le bol prend forme après de nombreux coups de maillet. J’ai même un certificat attestant que j’ai fabriqué le bol, et mon nom figure sous ce dernier!
Après une semaine en ville (il s’agit en fait de quatre semaines si on compte depuis le début), nous sommes contents de nous retrouver au bord de la mer à Batu Ferringhi. C’est calme, et nous passons nos journées à nous baigner, à lire et à faire des mots-croisés sous les palmiers, à faire de longues marches sur la plage et à profiter du beau temps. Nous faisons quelques sorties dans le village, mais elles sont surtout limitées aux soupers dans les petits restaurants où on trouve aussi bien cuisine malaisienne que chinoise, indienne ou thaïe, ainsi que plats occidentaux. Il n’y a qu’une rue principale dans le village, et c’est là que se trouvent les restos. C’est aussi là que se trouve la mosquée. Donc, inévitablement, dès que nous sommes assis pour souper, l’appel à la prière se fait entendre, souvent suivi de chants et d’un sermon. Quelques fois, il y a un coq qui se met de la partie, mais il n’a aucune chance, le pauvre ! Il abandonne habituellement après quelques cocoricos! Comme l'islam est la religion de la Malaisie, la plupart des femmes portent le voile sur la tête (hijab), mais à l’hôtel, parmi les touristes, plusieurs portent aussi le niqab (on ne voit que les yeux). C’est vraiment spécial de voir, aux abords de la piscine, des femmes en mini bikinis en côtoyer d’autres vêtues de noir de la tête aux pieds et dont on ne voit que les yeux. Certaines qui ne portent que le hijab se baignent dans la piscine, mais toutes habillées. L’autre jour, Jean-Pierre a vu deux femmes portant le niqab et la longue robe noire faire du parapente! Autre pays, autres mœurs!
Demain, nous prenons un train vers la Thaïlande, plus exactement pour Hua Hin, où nous avons loué un appartement avec nos amis du Cap Breton, Jean et Alcida.
À la prochaine.
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