Paris - France // il y a 3 ans
C'est le grand jour, le réveil sonne à 6h30. Exceptionnellement, je vais au petit déjeuner avec Joyce. Je me suis dit qu'acheter, à prix d'or, des gâteaux spéciaux à manger deux heures avant la course, des boissons d'attente pour ne pas avoir de coup de fatigue ou des gels à prendre tous les 5 kms, ne servait à rien, pour moi et mon niveau.
Un bon vieux petit déj' avec pain, beurre, jambon blanc et yaourt ferra aussi bien l'affaire.
Malheureusement, je n'ai dormi que très peu à cause d'une insomnie... Mais la journée plutôt "reposante" d'hier ferra peut-être l'affaire ?
Je me suis inscrit dans le "sas 1h45" pour partir un peu plus tôt. L'ouverture du sas est fixée à 8h25 et le départ à 8h40. C'est beaucoup plus tôt qu'en septembre 2021, nous n'avons même pas le temps de voir les premiers finishers.
Il y a un monde fou, on entend qu'il y aurait entre 40 000 et 70 000 participants. Au final, il y aura plus de 40 000 finishers ; donc avec les non-partants et les abandons on doit être à beaucoup plus.
Je me place dans zone de départ, Joyce peut me suivre sur les trottoirs jusque la ligne de départ. Je me retrouve juste à côté de Juan Arbelaez, le cuisinier et mari de Laury Thilleman. Je n'ose pas lui demander une photo mais on le voit sur la vidéo de Joyce.
Mon objectif est de finir le semi-marathon sans marcher, entre 2h30 et 2h40. Le top serait de le terminer en 2h24, qui est toujours mon record personnel, datant de 2015 et de ma préparation au Marathon de Paris 2015.
L'ambiance est, comme toujours, excellente. Le départ est donné par de multiples vagues ; l'attente entre chaque vague est assez courte. Au bout de quelques minutes, le départ est donné. Je boirais quelques gorgées toutes les 15 minutes et mangerais un bonbon (rempli de glucose) tous les 5 kilomètres.
Km 0 : c'est partiiii ! Comme prévu je me fais larguer rapidement par mes collègues coureurs. Je croise Joyce, un petit coucou et je tente de me mettre dans ma bulle.
Km 1 : nickel, tout va bien, je suis parti légèrement vite comparé à mon objectif bas, mais lié à l'engouement du départ. Je corrige ça très vite car il vaut mieux partir lentement pour finir plus vite.
Km 3 : ça va mais je trouve que mes pulsations sont hautes, je suis à 154 BPM. Je croise les doigts pour que mon arythmie du semi 2021, ne revienne pas. Je ralenti bien, et boit quelques gorgées. Il ne faut surtout par que je m'imagine que ça ne vas pas car sinon ça n'ira pas...
Km 4 : la montée avant Vincennes. Je savais que cette montée pouvait couper les pâtes. Je continue à la cool et la passe sans encombres.
Km 5-6 : l'entrée dans le Bois de Vincennes, qui est ma bête noire. Jamais rien ne se passe comme prévu, pour moi, ici. Le premier ravitaillement arrive, je m'hydrate et mange un morceau de banane. Le rythme tient bien, je continue. J'ai déjà fait plus de distance en courant que la dernière fois, je ne peux donc qu'améliorer mon temps.
Km 9-10 : une descente arrive, c'est le moment ou je passe un cap. Je me sens super bien, mon rythme s'accélère et mon rythme cardiaque reste normal. C'est un vrai plaisir.
Km 11 : j'entends des encouragements sur le bord de la route, c'est Joyce qui m'a rejoins en Vélib ! Quelle surprise ! Elle me suit pendant un ou deux kilomètres. Je lui explique que je suis bien et que je ne me suis pas encore arrêté. J'arrive à lui parler sans être "trop" essoufflé, cela me confirme une chose : c'est que tout va bien...
Km 12 : c'est le deuxième ravitaillement, pas d'arrêt je prends du pain d'épices et de l'eau et je continue.
Km 13 : Joyce me laisse et m'indique qu'elle va se placer aux alentours du 19ème kilomètre. Je suis au top, j'accélère légèrement.
Km 15 : c'est la partie du parcours où l'ambiance commence vraiment à exploser, les nombreux badauds nous encouragent tous. Mais c'est là qu'arrive la montée de la mort ! Celle-ci m'avait fait mal en 2021, je ne lâche pas et l'appréhende sans trop de stress : je continue de courir en me forçant à ne pas se mettre dans le rouge. Dans mon plan d'entraînement, des séances de côtes étaient prévues, j'étais donc prêt.
Km 16 à 19 : ça hurle de partout mais il y a une suite de descentes, tunnels et de montées qui casse le rythme. C'est d'ailleurs la partie ou je cours le moins vite.
Km 19 : la souffrance ! Ce n'est pas le souffle qui me pose problème mais les douleurs musculaires. J'ai mal aux deux genoux et je suis à la limite des crampes. Joyce est là comme prévu, on court quelques mètres ensemble. Je sens que je peux terminer ces 21.1 kms sans m’arrêter mais c'est le mental qui doit faire le reste car ça commence à être très dur. De plus, j'oublie un peu mon hydratation, je suis moins lucide.
Km 20 : on passe devant l'hôtel de ville, je n'en peux plus. Je vois des coureurs faire des malaises. Il est franchement difficile de se frayer un chemin parmi tout ces coureurs et ces spectateurs. Je me dis que le pls dur est fait mais la place de la Bastille que je vois à l'horizon me paraît tellement loin !
Km 20.7 : Joyce est là, on cours ensemble. On va trop vite, je lui demande de ralentir, il faut quand même que j'arrive au bout lol
Km 21.1 : on passe la ligne d'arrivée à deux. C'est extraordinaire, je n'ai pas marché une seule seconde ! Je suis très fier.
Au final, mon temps officiel est de 2h37'19'' mais il sera corrigé par Strava en 2h35'03''.
Objectif entièrement rempli pour moi. Maintenant place au repos, je vais continuer sans avoir d'objectifs de course pour le moment. Hormis le Marathon pour tous des Jo de Paris 2024 que je rêve de faire. Inchallah !
Merci à ma p'tite femme qui me suit et me soutient dans tous mes délires.
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